Les mythes autour de la présence attentive

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Voici certains mythes populaires reliés à la présence attentive et à la méditation. Dans cet article, nous tenterons de les déconstruire afin que vous ayez une vision plus juste de ces pratiques.

La méditation est une pratique religieuse.

La méditation pratiquée en Occident tient son origine des traditions religieuses et spirituelles bouddhistes. Toutefois, lorsqu’elle est pratiquée dans un cadre thérapeutique, elle l’est généralement de manière séculière, c’est-à-dire dans un cadre laïque.

Méditer, c’est faire le vide ou ne penser à rien.

Faire le vide n’est pas l’intention de la méditation basée sur la présence attentive offerte par Présence Québec. L’objectif est plutôt de prendre conscience des pensées qui sont présentes, de les accueillir sans jugement et de les laisser passer sans trop s’y accrocher. Toutefois, faire le vide fait partie des objectifs à court terme de certaines pratiques de méditation, telle que la méditation transcendantale.

La méditation permet de se détendre.

La méditation peut mener à de la détente. Toutefois, cela n’en n’est pas l’objectif premier. En effet, la méditation basée sur la présence attentive a plutôt comme intention de permettre l’observation du moment présent dans sa complexité. C’est un moment de pause pendant lequel il est possible de prendre du recul sur son expérience, d’aiguiser sa conscience et de noter ce qui est ressenti et perçu dans l’ici  et maintenant. La quête de la relaxation peut définitivement faire partie de notre expérience et nous pouvons lui faire de la place à elle aussi, en l’observant avec une attitude de non-jugement et de compassion.

La méditation doit être pratiquée en position du lotus et les yeux fermés.

La pratique de la méditation peut être faite dans plusieurs positions (assise, couchée, en mouvement ou debout). Dépendamment de l'exercice, il peut être plus facile pour certaines personnes d’avoir les yeux ouverts ou fermés. L’important est de prendre une position qu’il nous est possible de maintenir pendant quelques instants.

La méditation, ce n’est pas pour moi.

La méditation basée sur la présence attentive peut être bénéfique pour une grande partie de la population. En effet, la science a démontré des effets positifs dans la vie des enfants, adolescent.e.s, jeunes adultes ¹⁰, travailleurs. euses¹¹ et personnes âgées¹². Cette pratique peut toutefois être déconseillée pour les personnes vivant ou ayant vécu certains contextes de vie difficile. Nous vous invitons à consulter les articles Profils de personnes à risque et Risques associés à la présence attentive pour plus de détails. 

La présence attentive est la solution miracle pour me soulager de tous mes maux et est pertinente dans toutes circonstances.

Certes, la présence attentive a fait ses preuves scientifiquement dans le traitement de plusieurs symptômes désagréables, tels que l’anxiété, la dépression¹³ et la douleur chronique¹⁴. Toutefois, il faut faire preuve de prudence. La science a démontré que cette pratique n’est pas adéquate pour toute personne et qu’elle comporte des risques. Nous vous référons vers les articles Profils de personnes à risque et Risques associés à la présence attentive pour avoir plus de détails à ce sujet. 

La pratique de la méditation basée sur la présence attentive doit durer plusieurs heures par jour pour en ressentir des effets bénéfiques.

Il est possible de croire qu’une longue méditation basée sur la présence attentive mène à plus de bénéfices. Toutefois, la science apporte un regard mitigé à ce sujet. Certaines études démontrent qu’une longue pratique a en effet davantage de conséquences positives sur la vie des personnes¹⁵. Toutefois, d’autres recherches suggèrent que de courtes pratiques, d’une dizaine de minutes par exemple, s’avèrent également profitables¹⁶

De plus, il est démontré que les personnes novices en méditation basée sur la présence attentive sont susceptibles de perdre leur motivation et leur concentration lors de longues méditations¹⁷ et bénéficieraient alors de débuter avec de plus courtes séances¹⁸.

En somme, nous vous invitons à pratiquer régulièrement et ce, même si la méditation est de courte durée. 

Il est possible d’échouer cet exercice.

Parfois, il est possible de se laisser prendre par ce désir de réussir ou de bien faire l’exercice de la méditation. On peut croire qu’être attentif.ve aux instructions et que rester concentré.e tout au long de la pratique soient des signes de succès. Toutefois, il en est autrement. Il est normal de se laisser prendre par ses pensées, ses sensations et ses émotions lors de ce type d’exercice. L’invitation est d’observer ces moments de distraction et de revenir doucement vers l’intention initiale. Ces aller-retours sont normaux et font partie de la pratique de la méditation. Ils ne sont pas des signes d’échecs. Nous vous invitons à observer ce désir de “réussir” avec douceur s’il se présente et à revenir vers l’intention initiale de l’exercice.